Le Pique-prune ou scarabée pique-prune (Osmoderma eremita), est une espèce de l'ordre des coléoptères et de la famille des scarabéidés cétoninés. Cette espèce remarquable des vieilles forêts (Hêtraies et Chênaies) et des bocages anciens (avec des arbres têtards) est dite « saproxylique », ce qui signifie qu'elle dépend, pendant au moins une partie de son cycle de la présence de bois morts, ou de la présence d'autres organismes saproxyliques.
C'est une espèce en régression, menacée et protégée, considérée comme un bon bioindicateur de la naturalité d'un milieu en termes de présence d'arbres sénescents ou de bois-mort.
" La disparition des vieux arbres à cavités en est la raison principale. La gestion forestière a réduit son habitat, les arbres étant abattus dès qu’ils sont jugés intéressants pour le commerce. Alors les bestioles ont émigré vers des lieux plus propices, comme les haies et les prairies du bocage. Mais les vieux arbres y sont aussi de plus en plus disséminés et l'insecte ne peut pas voler plus de 200 à 500 mètres. La raréfaction de ces troncs vénérables entraîne celle du pique prune. "
Association Faune et Flore de l'Orne - Connaître la nature pour mieux la protéger
L'espèce est intimement liée aux bocages anciens de plaine. Elle trouve dans ces « forêts linéaires » un environnement permettant son développement et sa reproduction. Très présents dans le nord est mayennais, ces bocages remarquables, et ces nombreux linéaires d'arbres anciens (et arbres têtards), leur offrent le gîte et le couvert. Ces derniers sont régulièrement pourvus de cavités, avec du terreau, dans lesquelles l'espèce peut subsister.
Grâce aux nombreux travaux de recherches scientifiques, nous bénéficions d'un très bon état actuel des connaissances sur la biologie de l'espèce. Néanmoins, les connaissances liées à sa répartition sont jugées insuffisantes et défavorable à sa préservation et sa conservation. Avec son bocage ancien et ses linéaires de haies remarquables, le nord-est du département fait figure de « hot-spot » pour l'espèce. Deux sites Natura 2000 sont implantés sur le territoire et permettent de préserver l'espèce. Néanmoins un "vide" entre ces deux espaces semi-naturels créait un manque de connaissances.
Les agriculteurs volontaires et concernés par ces habitats favorables seront sensibilisés, accompagnés et formés. Il s'agit de préserver et de favoriser le développement des habitats naturels favorables au développement du pique-prune et des espèces associées. Maximiser les pratiques de gestion durables des haies et des arbres : élagage raisonné et étêtage par exemple.
Les haies, et les arbres têtards, ont des valeurs environnementales et socio-économiques importantes. L'entretien régulier d'un arbre têtard permet à l'agriculteur de se fournir en bois pour de la litière animale ou du bois de chauffage. Ce même bois peut être revendu localement en bois bûche ou en bois déchiqueté. Un cercle vertueux et local, qui favorise l'économie et l'autonomie agricole, l'économie locale et la biodiversité !
Le grand public ne sera pas oublié, grâce à des actions de découverte et de sensibilisation : visite d'une exploitation agricole et explication du rôle de ces curieux insectes dits "saproxyliques" notamment. Et vous aussi, en tant que citoyen, vous pouvez créer chez vous de nouveaux arbres têtards, qui accueilleront peut-être un jour ce fameux Pique-prune, et autres curiosités !
>> Des questions ? N'hésitez pas à contacter Alban, référent sur ce projet.
Qu'est-ce que le pique-prune ? Le Pique-prune ou scarabée pique-prune (Osmoderma eremita), est une espèce de l'ordre des coléoptères et […]
Face au déclin des haies bocagères, dans un contexte de changement climatique et de mutation du monde agricole, Mayenne Communauté […]