Une tourbière est un milieu naturel dont le sol est composé quasiment exclusivement de matière organique mal décomposée : la tourbe. Au sein d'une tourbière, le sol est constamment engorgé en eau, entraînant une absence d'oxygène dans le sol. Sans oxygène, les micro-organismes et la faune du sol ne peuvent correctement se développer et assurer une de leurs fonctions principales : la décomposition de matière organique.
Ainsi, dans une tourbière lorsque les plantes meurent, elles ne se décomposent pas et s'accumulent progressivement au fil des années, des siècles voire même des millénaires. Ce sol est ce qu'on appelle la tourbe.
Les tourbières, de par leur sol si particulier et leur surface très réduite (seulement 3% à 5% des terres émergées), abritent une biodiversité très rare. L'une des plus remarquables d'entres-elles est probablement les plantes carnivores ! En Mayenne, on peut trouver 5 espèces de plantes carnivores comme le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) ici en photo.
De plus, les tourbières, en accumulant les végétaux morts, ont la capacité de stocker d'énormes quantités de carbone. En effet, à l'échelle mondiale les tourbières stockent 2 fois plus de carbone que toutes les forêts du monde !
Malheureusement, les tourbières ont bien souvent été perturbés par les activités humaines. De nombreuses tourbières ont été drainées en creusant des fossés pour tenter de les assécher afin de rendre ces terres cultivables ou bien pour en extraire la tourbe et l'utiliser en tant que combustible.
Or lorsque le fonctionnement hydrologique d'une tourbière est dégradée, la décomposition de la matière organique se remet en place et la tourbière, au lieu de stocker du carbone, devient émettrice de grandes quantités de carbone. De surcroît, la biodiversité très rare qu'elle abritait va également disparaître.
La restauration consiste à rétablir le bon fonctionnement de la tourbière pour lui permettre de stocker à nouveau du carbone et de préserver sa biodiversité si singulière.
Depuis 2021, la tourbière de Launay, située sur la commune de Saint-Denis-de-Gastines et gérée par Bergers dans l'âme, a bénéficié de plusieurs travaux de restauration. Afin de remonter le niveau de la nappe dans le sol et ainsi préserver le stock de carbone présent, 220 mètres de fossés ont été neutralisés. De plus, pour restaurer la biodiversité liée aux milieux tourbeux ouverts, 1 hectare de Saules ont été abattus.
Dès 2023, des premiers résultats encourageants ont été identifiées avec l'apparition de plusieurs espèces typiques de tourbières comme la Laîche étoilée et la Laîche modeste.
De septembre à novembre 2022, la tourbière de l'Oisillère située sur la commune de Vautorte a été restaurée. Afin de préserver un milieu ouvert favorable à la biodiversité, 1 demi hectare de Saules ont été abattus.
L'objectif est de permettre à la biodiversité menacée de la tourbière de s'épanouir. Trois espèces patrimoniales sont déjà présentes : la Linaigrette à feuilles étroites, la Potentille des marais et la Laîche en ampoules.
En 2024, grâce aux travaux réalisés, les populations de Laîche en ampoules et de Linaigrette à feuilles étroites ont fortement augmenté.
Restauration de la tourbière du Corbelet
Fin 2024, des premiers travaux de défrichage de Saules et de Bouleaux ont été réalisés sur la tourbière du Corbelet sur la commune du Ribay.
L'objectif des travaux est de maintenir le milieu ouvert pour préserver la population de Narthécie des marais (en photo ci-contre) : une espèce protégée et très menacée en Mayenne.
Programme financé par la DREAL Pays de la Loire dans le cadre du programme France Relance, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, Région Pays de la Loire et le Fond Vert.
Les tourbières sont des zones humides dont les conditions écologiques particulières (saturation en eau, absence d'oxygène) accumulent les débris végétaux […]